J'ai cru que j'étais foutu, mais je rebondis
- piednoir
- 17 mai
- 3 min de lecture
Il y a des jours où l’on tombe si bas qu’on croit ne plus jamais pouvoir se relever. Des nuits où l’on serre les dents pour ne pas hurler. Des matins où le simple fait d’ouvrir les yeux est une épreuve.
Moi aussi, j’ai connu ça.
Je n’écris pas ces lignes depuis un piédestal. Je ne suis pas un héros. Je suis un être humain cabossé, traversé de doutes, d’élans et de silences. J’ai voulu disparaître. J’ai cru que j’étais foutu.
Mais j’ai rebondi ou plutôt j'essaie

Le choc
Tout a commencé par un effondrement. Pas une crise spectaculaire, pas un événement fracassant. Non. Une lente désintégration intérieure. Un jour, tu ne dors plus. Un autre, tu n’écoutes plus. Puis tu parles moins. Tu souris mécaniquement. Tu fais semblant d’aller bien.
Et puis, tu craques.
Pour moi, ce fut un trop-plein. Trop de stress. Trop de responsabilités. Trop de douleurs tues. Trop de masques portés trop longtemps. Mon corps a dit stop. Mon esprit aussi.
Burn-out, troubles de l’humeur, anxiété chronique, dissociation. Les mots sont venus après. Ce que j’ai ressenti, c’était surtout un vide. Une perte de sens.
Je pensais que c’était la fin.
A vrai dire et sérieusement, je me suis écroulé brutalement comme une merde. Je me suis retrouvé attaché à un lit dans un hôpital psychiatrique dans une ville que je ne connaissais pas. 7 jours, 7 jours de cauchemar avant de réintégrer la réalité. J' ai expérimenté la bouffée délirante aigue, un coup de tonnerre dans un ciel bleu.
Le trou noir
Quand on touche le fond, il n’y a pas de lumière. Juste le noir. Une obscurité qui t’enveloppe. Tu regardes ta vie comme un film sans scénario. Tu te demandes comment tu en es arrivé là. Tu t’en veux. Tu t’accuses. Tu t’effaces.
Il n’y a pas de recette magique. Mais il y a un souffle. Un murmure. Un sursaut.
Le déclic
Un jour, une phrase. Une rencontre. Un geste. Parfois, c’est presque rien. Mais c’est ce rien-là qui ravive la braise. Pour moi, ça a été un regard. Celui d’un inconnu. Et une phrase, banale, mais sincère : Vous n'êtes pas fou.
Cette phrase, je l’ai reçue comme une gifle douce. J’avais tout oublié de ma valeur. Je me pensais fini. Quelqu’un m’a rappelé que j’étais vivant.
Et j’ai recommencé à marcher.
Le chemin
Rebondir, ce n’est pas sauter. Ce n’est pas retrouver sa forme d’avant. Ce n’est pas performer, briller, ou rassurer. C’est accepter de recommencer. Par petits pas. Par petits bouts. Par petits actes.
J’ai accepté de ne pas aller bien. J’ai accepté de demander de l’aide. J’ai accepté de pleurer.
Et un jour, j’ai écrit. Puis j’ai parlé. Puis j’ai écouté. Et j’ai compris que je n’étais pas seul. Que d’autres aussi pensaient être foutus. Et qu’ils se battaient eux aussi.
C’est là qu’est né RebondPro.
RebondPro : une idée née d’une faille
RebondPro, ce n’est pas un concept marketing. C’est un cri. C’est une main tendue. C’est l’envie de faire du sens avec ce qui a failli me tuer.
C’est un blog. Un lieu. Un espace. Pour dire :
➡️ Tu n’es pas seul·e.➡️ Tu n’es pas foutu·e.➡️ Tu peux rebondir. À ta manière.
Professionnellement. Personnellement. Humainement.
RebondPro, c’est la voix de ceux qui doutent, qui flanchent, qui chutent, mais qui cherchent à se relever avec dignité.
Et maintenant ?
Aujourd’hui, je continue à douter. À pleurer parfois. À me perdre. Mais je ne suis plus seul. J’ai donné du sens à mes galères. J’ai transformé ma vulnérabilité en force tranquille.
Je parle. J’écris. Je tends la main.
À toi qui lis ces lignes : tu n’es pas foutu·e. Tu traverses peut-être un orage, mais derrière, il y a une éclaircie. Peut-être pas demain. Peut-être pas comme tu l’espères. Mais il y a une suite.
Tu es vivant·e. Et ça, c’est déjà énorme.
Ce que j’ai appris
Ne jamais avoir honte d’aller mal
Demander de l’aide n’est pas un aveu de faiblesse, c’est un acte de courage
Ce qu’on appelle parfois une crise, c’est peut-être une renaissance
Il y a toujours quelqu’un, quelque part, qui peut entendre sans juger
Ton expérience, même chaotique, peut devenir une force pour d’autres
Un dernier mot
Si tu crois que tu es foutu·e… regarde-moi. Je me croyais perdu. Et pourtant, je suis là. Pas guéri. Pas parfait. Mais debout.
Et chaque jour, j’avance. Avec toi, si tu veux.
Christophe
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